Je suis content de voir fleurir les tops en tout genre en cette fin d'année, ça m'a donné l'occasion de repenser à certains jeux que j'ai beaucoup appréciés durant cette génération. C'est ce pourquoi vous êtes en train de me lire d'ailleurs. Mais plutôt que de vous servir la même soupe , j'ai voulu donner un peu plus de légitimité à mes sentiments personnels.
Dans la sélection qui va suivre, je vais vous donner en plusieurs catégories, les souvenirs de ces quelques années vidéoludiques sur la génération qui tire sa révérence:
1. Le jeu chronophage : The Elder Scrolls V: Skyrim
Beaucoup se retrouveront surement dans ces quelques lignes et malgré tous les défauts que comporte ce titre et le venin que je crache sur Oblivion (mais ça c'est une autre histoire), c'est réellement sur cet épisode que j'ai pu découvrir les plaisirs de cette saga onirique du jeu vidéo. Comme beaucoup le pense, Skyrim est sorti au bon moment et à donner l'occasion à de nombreux joueurs de pouvoir vivre une aventure épique. Tellement épique que le dragon est revenu à la mode (n'en déplaise aux nains d'Erebor!) et que la communauté s'est emparé de la moindre boutade du soft. Flèche dans le genou et autres chaudrons sur la tête.
Ils sont nombreux les jeux à avoir retenu mon attention pendant 100 heures mais au final, c'est le sentiment de liberté et le grand plaisir de la direction artistique qui m'auront permis d'atteindre les quelques 400 heures de jeu sur les terres de Bordeciel. Merci Bethesda.
(Autres : Minecraft, The Binding of Isaac, FTL, Fire Emblem: Awakening, ...)
2. Le jeu du grand frisson : Amnesia : The Dark Descent.
Ce n'est pas compliqué, le jeu m'a tellement angoissé que je ne l'ai jamais terminé. Peut-être un jour. Toujours est-il que Frictional Games a su très bien rendre l'ambiance et l'horrible tourmente que peut vivre un personnage de l'univers de H.P.Lovecraft. Le voile mystérieux pesant sur ce manoir se révélant au fur et à mesure, fait monter l'angoisse jusqu'à la déraison. Dans le noir, le casque visé sur les oreilles c'est un sacré challenge. Fan du Monsieur, je préfère retourner à Miskatonic dans la chaleur d'un soir d'hiver près de la cheminée, le chat d'Ulthar sur les genoux.
(Autres: Dead Space, Slender games, The Last of Us, Silent Hill : Homecoming, ...)
3. Le jeu de l'éclat de rire : Deponia
Ils sont finalement assez nombreux à m'avoir fait rire sur la génération mais l'absurdité et l'ambiance générale de Deponia aura su me donner le sourire tout au long de mon expérience. La décharge dans laquelle vivent nos héros, est à l'image de Rufus et sa clique: déglingué. Ce que d'autres ont connu sur les point & click de Tim Schafer et Ron Gilbert, j'ai pu le vivre grâce au studio allemand Daedalic Entertainment. Rufus, ce personnage bordélique par excellence, qui détruit tout à coup de maladresse, restera pour moi mon coup de coeur du fou rire.
(Autres: The Stanley Parable, Portal 1&2, Castle Crashers, Stacking, Minecraft, PAIN...)
4. La frustration avec un grand F : Demon's Souls.
Moi vivant, je pense m'être énervé sur pas mal de boss de jeux de combats mais là, j'ai atteint dans la démence la plus furieuse, mes limites les plus dangereuses sur Demon's Souls. Je ne suis, par essence, pas un grand technicien du jeu vidéo et c'est donc non sans grands hurlements que j'ai affronté ce démon venu du Japon. Comme un soulagement salvateur, j'ai arrêté ma frénésie après le second niveau et je ne le regrette que peu. Peu à cause de la direction artistique qui m'a fait jouer à ce jeu justement. Mourir n'aura jamais été aussi douloureux pour moi.
(Autres: Super Meat Boy, Hotline Miami, Tekken 6, KOF XIII, ...)
5. Le jeu des fontaines lacrymales : Journey
C'est une émotion qui n'est pas encore très répandue dans le jeu vidéo mais pendant cette génération, j'aurai quand même eu le droit à quelques larmes foudroyantes. Journey a pour lui ce "je ne sais quoi" qui m'a ému au plus profond. Toute la symbolique de ce voyage frappe en plein coeur et fait refléter toute l'humanité dont fait preuve ce jeu. Avec une première scène dans le sable rougeoyant de ce désert immense (ci-dessus), sur la musique d' Austin Wintory, mes yeux n'auront cessé de couler pendant cet émouvant et pourtant si simple moment.
(Autres : The Last of Us, Heavy Rain, Fragile Dreams, Red Dead Redemption...)
6. Le jeu des copains d'abord : Minecraft
Il est le seul à m'avoir donné l'occasion de ne pas dormir pendant toute une journée durant ces quelques 7 années de gamer. Quel divin plaisir aura été de jouer à ce jeu de "briques et de broc". Mes compagnons de route et moi, gardons encore aujourd'hui quelques moments emblématiques de nos nuits cubiques sur PC à fuir les désormais mythiques Creepers, construire des tours aussi pittoresques qu'inutiles ou encore saccager à moult reprises la demeure d'un ami un peu trop laxiste, pour notre plus grand plaisir. Le pouvoir de l'imagination est définitivement très puissant.
(Autres: Orcs Must Die! 2, Dead Island, Trine 1&2, Castle Crashers, ...)
7. Le jeu qui déméninge : Antichamber
Mon sentiment envers ce jeu est peut-être un des plus forts sur ces dernières années. Certains gameblogueurs ont bien fait d'insister sur le cas Antichamber car c'est bien grâce à eux qu'après avoir visionné un simple trailer, je me suis plongé dans l'aventure. C'est tout simplement ma plus grosse surprise de ces années HD. L'impression d'apprentissage par le vide y est totalement incroyable. Bien plus que la direction artistique pourtant fascinante, les casse-têtes sont tellement bien amenés et tellement gratifiants qu'on a sans cesse la divine impression, après s'être remuer parfois longuement les méninges, d'être le plus grand génie du sytème intergalactique.
(Autres: Dear Esther, Dinner Date, Papers Please, Spec Ops: The Line, The Stanley Parable ...)
8. Le jeu dont je suis le bouclier : Prince of Persia 2008
Que voulez-vous. Quand on tombe amoureux, la raison chavire et laisse place à l'inexplicable volonté de défendre l'impossible. J'exagère volontairement mais ce Prince de Perse, du haut de ces quelques heures de jeu et de son minois enchanteur de contes aux embruns lunaires, a pour moi tout d'un très beau jeu qui a était à mon grand regret mésestimé. Simple dans sa prise en main, intéressant dans le récit, merveilleux dans sa chorégraphie et innovant à plus d'un titre, j'ai consacré du temps à le défendre face à ses défauts : trop court, trop répétitif, trop différent, trop simple ou que sais-je encore. Pensez bien que je ne suis pas de ceux là. Sa simplicité n'est clairement pas un défaut quand c'est au service de la fluidité. Il n'est répétitif que dans les combats, qui peuvent être évité je le rappelle. Court? Il est justement ce que doit être un conte enchanteur selon moi.
Ayant fait le jeu sur PC, je fais parti de ces joueurs qui n'ont pas pu jouer l'épilogue des aventures du Prince et d'Elika. Soit. J'ai vu ce qu'il donné et il n'est rien d'autre qu'un appel à sa suite...qui ne verra pas le jour. Et sans cet épilogue, la fin est pour moi ce qui a pu être la plus audacieuse de l'époque. Avant un certain Joel, le Prince fut cet homme égoïste qui m'a donner le frisson que d'autre ont préféré éclipser pour constater l'amertume d'une non-fin.
Sa différence est sa force. Visuellement, tous le monde ou presque a été d'accord pour dire qu'il était particulièrement joli à l'oeil. Etonnant d'ailleurs de savoir que le jeu est inspiré du Zoroastrisme iranien (que je vous invite vivement à découvrir) et non du modèle perse précédemment utilisé. Le choix des couleurs, le design général saisissant ont fait mouche à mon sens. Après avoir joué à la trilogie des Sables du Temps, découvrir finalement ce nouveau Prince fut un heureux moment. Charismatique, beau parleur et drôle sont des qualités qui l'ont rendu tellement plus chaleureux que son prédécesseur. Sa relation avec Elika est tout simplement fascinante. Les différents dialogues qui s'instaurent entre eux tout au long de l'aventure, même en dehors des cinématiques et pendant l'entraide permanente qui constitue la base du gameplay, donnent une force narrative et d'affection que j'ai peu retrouvées durant ces dernières années. Vous comprendrez alors pourquoi j'aime autant sa fin douce-amère.
Je le reprécise, il ne s'agit pas là de défendre l'indéfendable mais bien de redonner selon moi, les belles couleurs d'un instantané qui s'est trop vite estompé.
(Autres : Fragile Dreams, Last Window, Little Inferno, Disaster ...)
9. Le jeu de la passion dévorante : Muramasa : The Demon Blade
Je me rappelle avec un grand plaisir les heures passés sur ce titre si singulier mais ô combien jouissif pour un passionné du Japon. Et là, clairement, ils ne sont pas nombreux les jeux à s'être immiscé du côté du féodalisme japonais sur cette génération. Tellement que Muramasa s'impose comme une pierre précieuse parmi les cailloux brillants. Esthétique flamboyante, musiques envoûtantes, gameplay efficace et les petits à côté inutiles donc indispensables ( les onsens et les restaurants!) qui n'auraient jamais vu le jour sans le génial studioVanillaware. Et si je me le refaisais?
(Autres: Deus Ex: Human Revolution, Fire Emblem: Awakening, Skyrim, Mark of the Ninja, No More Heroes,...)
Vous aurez compris que ces quelques lignes passionnées ne reflètent que mon parcours durant cette génération. Au regard de ce temps passé, j'ai finalement très (trop) peu joué aux softs AAA. J'ai préféré accorder plus de temps à ce qui m'a semblé être la jouvence du jeu vidéo : le renouveau du jeu "indépendant". Nombreux sont les jeux dont j'ai à peine effleuré le potentiel (Nier, Xenoblade, The Witcher, Mass Effect, etc.) sur cette génération synonyme de gouffre du bonheur. Je finirai bien par trouver le temps de les finir. Un temps que je ne pense pas avoir perdu en tout cas. Clairement pas.